La crise de la Covid-19 marque-t-elle un tournant vers le tourisme durable ?

La question peut se poser. Après la crise de la Covid-19, est-ce que le tourisme va retourner aux mêmes travers ou bien se tourner vers une solution plus durable ? 

La crise sanitaire mondiale a entrainé la fermeture des frontières et donc un ralentissement drastique de l’activité touristique internationale. Les conséquences ont été vertigineuses pour l’industrie du service et du tourisme avec de nombreux licenciements et faillites. Mais est-ce que cela changera pour autant la vision que l’on se fera du voyage ?  

Voyager près de chez soi

Pendant cette période si particulière, les Français n’ont eu que peu de possibilités d’ailleurs. Selon les chiffres gouvernementaux, seuls 6% des voyageurs sont partis à l’étranger l’été dernier. La plupart ont visité d’autres régions françaises ou ont même privilégié le tourisme local. Le micro-tourisme a eu la côte, peut-être par défaut mais certainement aussi par plaisir d’un retour à la nature, aux choses simples. Une redécouverte de son environnement comme une propre renaissance. 

Le tourisme durable pourra-t-il s’inscrire dans la durée ? 

Les touristes du monde entier se sont émerveillés de la clarté de l’eau dans la lagune de Venise et de revoir certains animaux apparaître dans les zones urbaines. Mais est-ce que cela signifie la fin du tourisme de masse ? De nombreuses économies dépendent de ce tourisme à la chaîne. Une baisse de ces activités même choisie pourrait avoir de terribles conséquences financières. Il se pourrait donc que cette crise ne puisse pas faire basculer le tourisme vers une forme plus respectueuse de l’environnement. Ce n’est d’ailleurs pas ce que souhaitent la majorité des touristes. Jérôme Piriou, enseignant-chercheur à La Rochelle Business School, interrogé par TourMag l’explique ainsi : « Il faut aussi rappeler que le tourisme est une libération de contraintes d’un cadre routinier. Le touriste, pendant son séjour (qui s’inscrit dans l’espace et dans le temps), veut se sentir libre avec le moins de contraintes possibles, pour créer une rupture avec le quotidien. Aussi toute action, même justifiée pour les acteurs locaux (au prétexte de l’écologie, de l’économie…), qui rappellerait des contraintes aux touristes (barrières, conditions…) engendre le risque que ces derniers changeraient de destinations. Par exemple, la mise en place de la navette obligatoire pour accéder au Mont St Michel a fait diminuer la venue de certains autocaristes, générant une baisse pour l’économie du site. « 

Si on ne pourra pas forcer les touristes à privilégier un tourisme plus durable et eco-friendly, cette crise les aura peut-être au moins sensibilisés et responsabilisés. C’est en tout cas ce qu’espère Mère Nature.